lundi 12 octobre 2015

Compte rendu de la semaine du 28 septembre

Pour la séance du 28 octobre nous avons tout de suite commencés dans le vif du sujet avec l’échauffement : la mise en pratique des corps pour les personnages de Figaro et du Comte Almaviva. Après quelques exercices pour nous dynamiser, nous avons appris une des répliques de Figaro dans Le Barbier de Séville : « Aux vertus qu’on exige dans un domestique, votre excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’êtres valets ? » ce à quoi le Comte répond : «  Pas mal ». Le « pas mal » à la signification d’une réplique qui est bien prise par le Comte, elle ne va pas le vexer et il va plutôt être impressionné. Il est franc et non hypocrite. Nous devions dire la première réplique en Figaro à notre voisin qui devait la réceptionner en Comte puis la relancer à son voisin en Figaro et ainsi de suite. C’était un exercice d’articulation car outre le fait de devoir s’en souvenir, il faut aussi qu’elle soit compréhensible pour tous. Il nous permettait aussi de ce mettre dans un corps plus ou moins souple ou rigide selon le personnage. Mais n’étant pas très engagés corporellement nous avons eu le droit à une seconde réplique cette fois tirée du Mariage de Figaro : le comte dit : « Autrefois tu me disais tout », Figaro va répondre en disant « et maintenant je ne vous cache rien ». Ici, il y a eu beaucoup plus d’engagements corporels : le comte se baissait, tournait autour de Figaro, sautait sur son serviteur et n’essayait pas toujours de dominer Figaro, mais plutôt d’aller vers cette relation d’amis, quasi paternelle qu’il avait autrefois avec celui-ci.
Ensuite la réflexion suivante a été amenée : comment montrer des éléments de l’intrigue dans notre rendu final sans pour autant dévoiler toute la scène ? L’idée d’image serait la plus pertinente car nous pourrions y insérer le nombre d’éléments que nous voudrions. C’est donc avec l’exercice de la machine que nous avons commencer pour voir les éléments qui nous avaient le plus marqués sur Figaro. Le plus dur étant que tout le monde doit interagir avec une autre personne dans cette machine. La première chose qui m’est venue fut le mot « goujat », dont Bazille est gratifié lors de la première discussion entre Suzanne et Figaro. Pour Olga ce fut « God-dam », Sibylle la révérence du serviteur à son maître, Suzanne lorsqu’il mesure le plancher lors de la première scène du Mariage de figaro, alors que pour Anton c’était « je m’en presse dans rire de peur dans pleurer » du Barbier de Séville.
Puis ce fut un exercice d’improvisation avec des images qui s'enchaînaient pour différentes scènes selon nos choix. A chaque fois qu’un personnage entrait cela faisait bouger l’image pour en créer une autre. Le premier à passer était celui de Douglas-Suzanne-Elsa. Les scènes qu’ils ont prises étaient celles de Rosine avec la fenêtre. Ils ont choisi de mettre deux personnages sur le plateau et un dans les coursives pour symboliser le balcon de la comédie italienne. Petit problème celui qui est dans les coursives ne peut redescendre en deux secondes ce qui fait que cette proposition est positive car elle met le personnage important en hauteur pour symboliser son importance, mais l’acteur qui est là-haut ne peut pas redescendre pour jouer rapidement sur le plateau. Le groupe de Diana-Kérène-Tiephane-Anton quant à lui, a préféré nous montrer l’évolution du personnage de Figaro vis-à-vis du comte. La proposition qu’ils nous ont proposée était en ligne. Or il faut de façon générale favoriser la profondeur pour que cela puisse mieux parler et évoquer quelque chose au spectateur. De plus il faut aussi bien figer les images pour mieux comprendre les actions et les personnages qui sont sur le plateau.
Notre dernier exercice était de trouver comment présenter le personnage de Figaro au public. Pour pouvoir faire des propositions en plus gros groupes car, la semaine dernière nous étions seulement trois et cela nous avait bloqués, pour ce cours nous avons été mis par neuf. Le premier groupe a décidé de nous montrer les grands moments théâtraux de la vie de Figaro sous forme de frise chronologique. Sa naissance et son abandon, sa carrière de barbier ainsi que sa relation avec Suzanne et le comte. Ils nous montrent ici un aspect plutôt romanesque du personnage principal. Sa vie n’est qu’un enchaînement d’aventures ce qui nous ramène aux romans du XVIIIème siècle typique de l’époque de Beaumarchais (Cela renvoie au personnage romanesque du picaro né en Espagne au XVIe siècle). Pour le deuxième groupe, il s’agit plutôt de l’idée des marionnettes (Inspiration venant du voyage de l’atelier théâtre à Charleville-Mézières) qui a été matérialisée par des manivelles qu’un Figaro tournait dans le dos des autres personnages présents sur le plateau. Figaro était ici le « metteur en scène » à l’image de son géniteur : Beaumarchais. (De plus Beaumarchais disait qu’une part de son personnage principal était autobiographique). Le but final serait que chacun fasse Figaro, peut être même tous ensemble selon le texte qui sera appris.
Pour conclure, cette séance nous aura donc permis d’expérimenter différentes mises en scènes que nous voudrions réaliser pour notre future représentation concernant le personnage de Figaro. Ainsi qu’un travail sur le corps des différents personnages de l’œuvre de Beaumarchais. 
Pour cette séance du mardi 29 octobre, nous avons revu en premier lieu les trois pistes de réflexion que nous allons utiliser pour la réalisation de la présentation de notre travail : Figaro, un personnage en verve et en musique. Il s’agit de construire le personnage de Figaro, en utilisant les différents domaines du théâtre (marionnettes, danse, ombres chinoises …) et surtout d’insérer de la musique et plus particulièrement de l’opéra. Le gros problème ici est la gestion du temps car, il va falloir faire référence aux œuvres : Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro ainsi que Figaro divorce. Or, les trois pièces ne peuvent être jouées toutes ensemble les unes à la suite des autres. Il va donc falloir faire de grosses coupures dans les textes pour ne prendre que les moments les plus importants de sa vie. Elsa a alors proposé une idée très intéressante : Beaumarchais ayant été horloger, le spectacle commencerait sur un horloger qui remonterait le temps pour que le spectateur ait une vue d’ensemble sur la vie de Figaro. Ensuite nous avons décidé de mettre de la musique, en effet, certains d’entre nous jouent d’un instrument de musique, l’idée étant de les faire jouer sur scène : Apolline mettrait à profit le piano, Anton l’ocarina et peut-être le violon et Laure ainsi que Douglas la guitare.
Après avoir fait un entraînement : graduation rire/pleur et quelques exercices de concentration, nous avons continué la réflexion que nous avions commencée à la dernière séance, à savoir travailler sur les corps des personnages. Nous devions marcher dans l'espace et quand une personne s'arrêtait, elle devait incarner un personnage en prenant une posture et en ajoutant au nom du personnage des qualificatifs (noms, adjectifs). Nous avons pu voir que nous caractérisions le personnage de Bartholo comme si il était le Docteur dans la Commedia (« Pantalone » de la Commedia dell’arte). Le plus dur est d’exagérer les corps, de les rendre compréhensibles, sans pour autant tomber dans le burlesque et le ridicule. Le personnage qui nous intéressait le plus était tout de même Figaro car, tout le monde dans le groupe devra interpréter ce rôle au moins une fois. Les mots qui sont le plus revenus étaient : « valet éloquent » et « à votre service ». Un rôle moins important à toute fois été très bien caractérisé par Diana : celui de Fanchette avec sa phrase « Plus niaise tu meurs » qui était très juste. Cet exercice nous a permis de mieux nous représenter chacun des personnages de la pièce, ainsi qu’aux rôles que nous voulions interpréter.
Puis, Cécile et Manon nous ont présenté un arbre psychologique de Figaro que nous avons complété avec d’autres mots en discutant de ce personnage :

Fidèle
Eloquent
Malin sympathique Enthousiaste
Habile

Spirituel Ironique
FIGARO

Naïf
Insolent tempérament Vif

Sentimental

Comme nous n’allons pas seulement nous baser sur des pièces écrites sur papier pour monter notre pièce, nous avons ensuite regardé un extrait de l’opéra de Mozart inspiré de Figaro. C’était la scène où Figaro chante en nettoyant une paire de bottes appartenant au comte, elle correspond à la scène 2 de l’acte I dans Le Mariage de Figaro. Nous avons pu voir deux versions de cette même œuvre d’opéra. Lors de la première version, la relation maître-valet est très présente, notamment lorsque Figaro va jusqu’à cracher de façon brutale sur les bottes avant de les frotter. Les bottes sont la personnification du comte sur scène. Cette mise en scène fait le choix de replacer la pièce dans une époque avec l’utilisation de costumes et de décors typiques du XVIIIe siècle. Ils montrent bien la position de Figaro surtout avec l’escalier de bois qui fait penser au cagibi du domestique. Le chant apporte beaucoup de précision à la scène. Il est hargneux, agressif, et les répétitions martelées montrent bien l’état d’esprit du personnage. La deuxième version cependant nous montre beaucoup plus de violence de la part de Figaro, car il va jusqu’à donner des coups de pieds aux bottes, qui là aussi reste une personnification du comte. Il y aussi de l’impertinence et de l’ironie dans le ton qu’il donne à ses mots. Il nous donne une autre vision de la relation maître-valet du XVIIIe siècle lorsqu’il répète « Piano » (doucement) plusieurs fois pour que sa colère se calme. En effet, il ne pourrait jamais dire ces mots en face du comte car cela lui ferait perdre son travail et il pourrait même être tué pour son impertinence. Il faudra que l’on arrive à montrer aussi ce côté-là dans notre pièce.
Enfin, nous avons commencé à travailler sur le monologue de Figaro dans Le Mariage de Figaro. Nous avons réfléchi sur les coupes que nous allions effectuer dans le texte car nous ne pouvons reprendre un aussi gros monologue qui serait indigeste et pour le spectateur et pour l’acteur. Cela faisait mal au cœur pour certaines personnes de devoir couper des éléments du texte, mais cela était nécessaire.

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