Pour la séance du 28 octobre nous avons tout de suite commencés
dans le vif du sujet avec l’échauffement : la mise en
pratique des corps pour les personnages de Figaro et du Comte
Almaviva. Après quelques exercices pour nous dynamiser, nous avons
appris une des répliques de Figaro dans Le Barbier de
Séville : « Aux vertus qu’on exige dans un
domestique, votre excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui
fussent dignes d’êtres valets ? » ce à quoi le Comte
répond : « Pas mal ». Le « pas mal » à
la signification d’une réplique qui est bien prise par le Comte,
elle ne va pas le vexer et il va plutôt être impressionné. Il est
franc et non hypocrite. Nous devions dire la première réplique en
Figaro à notre voisin qui devait la réceptionner en Comte puis la
relancer à son voisin en Figaro et ainsi de suite. C’était un
exercice d’articulation car outre le fait de devoir s’en
souvenir, il faut aussi qu’elle soit compréhensible pour tous. Il
nous permettait aussi de ce mettre dans un corps plus ou moins souple
ou rigide selon le personnage. Mais n’étant pas très engagés
corporellement nous avons eu le droit à une seconde réplique cette
fois tirée du Mariage de Figaro : le comte dit :
« Autrefois tu me disais tout », Figaro va répondre en
disant « et maintenant je ne vous cache rien ». Ici, il y
a eu beaucoup plus d’engagements corporels : le comte se
baissait, tournait autour de Figaro, sautait sur son serviteur et
n’essayait pas toujours de dominer Figaro, mais plutôt d’aller
vers cette relation d’amis, quasi paternelle qu’il avait
autrefois avec celui-ci.
Ensuite la réflexion
suivante a été amenée : comment montrer des éléments de
l’intrigue dans notre rendu final sans pour autant dévoiler toute
la scène ? L’idée d’image serait la plus pertinente car
nous pourrions y insérer le nombre d’éléments que nous
voudrions. C’est donc avec l’exercice de la machine que nous
avons commencer pour voir les éléments qui nous avaient le plus
marqués sur Figaro. Le plus dur étant que tout le monde doit
interagir avec une autre personne dans cette machine. La première
chose qui m’est venue fut le mot « goujat », dont
Bazille est gratifié lors de la première discussion entre Suzanne
et Figaro. Pour Olga ce fut « God-dam », Sibylle
la révérence du serviteur à son maître, Suzanne lorsqu’il
mesure le plancher lors de la première scène du Mariage de
figaro, alors que pour Anton c’était « je m’en presse
dans rire de peur dans pleurer » du Barbier de Séville.
Puis
ce fut un exercice d’improvisation avec des images qui
s'enchaînaient pour différentes scènes selon nos choix. A chaque
fois qu’un personnage entrait cela faisait bouger l’image pour en
créer une autre. Le premier à passer était celui de
Douglas-Suzanne-Elsa. Les scènes qu’ils ont prises étaient celles
de Rosine avec la fenêtre. Ils ont choisi de mettre deux personnages
sur le plateau et un dans les coursives pour symboliser le balcon de
la comédie italienne. Petit problème celui qui est dans les
coursives ne peut redescendre en deux secondes ce qui fait que cette
proposition est positive car elle met le personnage important en
hauteur pour symboliser son importance, mais l’acteur qui est
là-haut ne peut pas redescendre pour jouer rapidement sur le
plateau. Le groupe de Diana-Kérène-Tiephane-Anton quant à lui, a
préféré nous montrer l’évolution du personnage de Figaro
vis-à-vis du comte. La proposition qu’ils nous ont proposée était
en ligne. Or il faut de façon générale favoriser la profondeur
pour que cela puisse mieux parler et évoquer quelque chose au
spectateur. De plus il faut aussi bien figer les images pour mieux
comprendre les actions et les personnages qui sont sur le plateau.
Notre dernier exercice
était de trouver comment présenter le personnage de Figaro au
public. Pour pouvoir faire des propositions en plus gros groupes car,
la semaine dernière nous étions seulement trois et cela nous avait
bloqués, pour ce cours nous avons été mis par neuf. Le premier
groupe a décidé de nous montrer les grands moments théâtraux de
la vie de Figaro sous forme de frise chronologique. Sa naissance et
son abandon, sa carrière de barbier ainsi que sa relation avec
Suzanne et le comte. Ils nous montrent ici un aspect plutôt
romanesque du personnage principal. Sa vie n’est qu’un
enchaînement d’aventures ce qui nous ramène aux romans du
XVIIIème siècle typique de l’époque de Beaumarchais (Cela
renvoie au personnage romanesque du picaro né en Espagne au XVIe
siècle). Pour le deuxième groupe, il s’agit plutôt de l’idée
des marionnettes (Inspiration venant du voyage de l’atelier théâtre
à Charleville-Mézières)
qui a été matérialisée par des manivelles qu’un Figaro tournait
dans le dos des autres personnages présents sur le plateau. Figaro
était ici le « metteur en scène » à l’image de son
géniteur : Beaumarchais. (De plus Beaumarchais disait qu’une
part de son personnage principal était autobiographique). Le but
final serait que chacun fasse Figaro, peut être même tous ensemble
selon le texte qui sera appris.
Pour conclure, cette
séance nous aura donc permis d’expérimenter différentes mises en
scènes que nous voudrions réaliser pour notre future représentation
concernant le personnage de Figaro. Ainsi qu’un travail sur le
corps des différents personnages de l’œuvre de Beaumarchais.
Pour cette séance du mardi 29 octobre, nous
avons revu en premier lieu les trois pistes de réflexion que nous
allons utiliser pour la réalisation de la présentation de notre
travail : Figaro, un personnage en verve et en musique. Il s’agit
de construire le personnage de Figaro, en utilisant les différents
domaines du théâtre (marionnettes, danse, ombres chinoises …) et
surtout d’insérer de la musique et plus particulièrement de
l’opéra. Le gros problème ici est la gestion du temps car, il va
falloir faire référence aux œuvres : Le Barbier de
Séville, Le Mariage de Figaro ainsi que Figaro divorce.
Or, les trois pièces ne peuvent être jouées toutes ensemble les
unes à la suite des autres. Il va donc falloir faire de grosses
coupures dans les textes pour ne prendre que les moments les plus
importants de sa vie. Elsa a alors proposé une idée très
intéressante : Beaumarchais ayant été horloger, le spectacle
commencerait sur un horloger qui remonterait le temps pour que le
spectateur ait une vue d’ensemble sur la vie de Figaro. Ensuite
nous avons décidé de mettre de la musique, en effet, certains
d’entre nous jouent d’un instrument de musique, l’idée étant
de les faire jouer sur scène : Apolline mettrait à profit le piano,
Anton l’ocarina et peut-être le violon et Laure ainsi que Douglas
la guitare.
Après avoir fait un entraînement :
graduation rire/pleur et quelques exercices de concentration, nous
avons continué la réflexion que nous avions commencée à la
dernière séance, à savoir travailler sur les corps des
personnages. Nous devions marcher dans l'espace et quand une personne
s'arrêtait, elle devait incarner un personnage en prenant une
posture et en ajoutant au nom du personnage des qualificatifs (noms,
adjectifs). Nous avons pu voir que nous caractérisions le personnage
de Bartholo comme si il était le Docteur dans la
Commedia (« Pantalone » de la Commedia
dell’arte). Le plus dur est d’exagérer les corps, de les
rendre compréhensibles, sans pour autant tomber dans le burlesque et
le ridicule. Le personnage qui nous intéressait le plus était tout
de même Figaro car, tout le monde dans le groupe devra interpréter
ce rôle au moins une fois. Les mots qui sont le plus revenus
étaient : « valet éloquent » et « à votre
service ». Un rôle moins important à toute fois été très
bien caractérisé par Diana : celui de Fanchette avec sa phrase
« Plus niaise tu meurs » qui était très juste. Cet
exercice nous a permis de mieux nous représenter chacun des
personnages de la pièce, ainsi qu’aux rôles que nous voulions
interpréter.
Puis, Cécile et Manon nous ont présenté un
arbre psychologique de Figaro que nous avons complété avec
d’autres mots en discutant de ce personnage :
Fidèle
Eloquent
Malin sympathique
Enthousiaste
Habile
Spirituel Ironique
FIGARO
Naïf
Insolent tempérament Vif
Sentimental
Comme
nous n’allons pas seulement nous baser sur des pièces écrites sur
papier pour monter notre pièce, nous avons ensuite regardé un
extrait de l’opéra de Mozart inspiré de Figaro. C’était la
scène où Figaro chante en nettoyant une paire de bottes appartenant
au comte, elle correspond à la scène 2 de l’acte I dans Le
Mariage de Figaro. Nous avons pu voir deux versions de cette même
œuvre d’opéra. Lors de la première version, la relation
maître-valet est très présente, notamment lorsque Figaro va
jusqu’à cracher de façon brutale sur les bottes avant de les
frotter. Les bottes sont la personnification du comte sur scène.
Cette mise en scène fait le choix de replacer la pièce dans une
époque avec l’utilisation de costumes et de décors typiques
du XVIIIe siècle. Ils montrent bien la position de Figaro
surtout avec l’escalier de bois qui fait penser au cagibi du
domestique. Le chant apporte beaucoup de précision à la scène. Il
est hargneux, agressif, et les répétitions martelées montrent bien
l’état d’esprit du personnage. La deuxième version cependant
nous montre beaucoup plus de violence de la part de Figaro, car il va
jusqu’à donner des coups de pieds aux bottes, qui là aussi reste
une personnification du comte. Il y aussi de l’impertinence et de
l’ironie dans le ton qu’il donne à ses mots. Il nous donne une
autre vision de la relation maître-valet du XVIIIe siècle
lorsqu’il répète « Piano » (doucement) plusieurs fois
pour que sa colère se calme. En effet, il ne pourrait jamais dire
ces mots en face du comte car cela lui ferait perdre son travail et
il pourrait même être tué pour son impertinence. Il faudra que
l’on arrive à montrer aussi ce côté-là dans notre pièce.
Enfin, nous avons
commencé à travailler sur le monologue de Figaro dans Le
Mariage de Figaro. Nous avons réfléchi sur les coupes que nous
allions effectuer dans le texte car nous ne pouvons reprendre un
aussi gros monologue qui serait indigeste et pour le spectateur et
pour l’acteur. Cela faisait mal au cœur pour certaines personnes
de devoir couper des éléments du texte, mais cela était
nécessaire.
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