lundi 12 octobre 2015

Ressources youtube pour les airs d'opéras de Mozart et Rossini

IL BARBIERE DI SIVIGLIA – ROSSINI
 Largo Al Factotum – lien avec lequel nous avons travaillé mardi 6 octobre –
texte qui défile et avec un chanteur -

 Largo al Factotum – chanteur avec un suivi sur la partition

 Largo al Factotum – chanteur avec suivi sur la partition – très intéressant + texte

LE NOZZE DI FIGARO - MOZART
 Duo Figaro Suzanne – "Cinque, dieci, venti, trenta – avec le texte qui défile

 L'ho perduta, me meschina – voix au piano avec suivi sur la partition

 L'ho perduta, me meschina - prononciation du texte en ligne

 L’ho perduta, me meschina – version chantée avec suivi sur a partition &
orchestre

 Se vuol ballare signor contino – voix au piano avec suivi sur la partition

 Se vuol ballare signor contino – accompagnement du piano

 Se vuol ballare signor contino – prononciation du texte en ligne

Compte rendu de la semaine du 28 septembre

Pour la séance du 28 octobre nous avons tout de suite commencés dans le vif du sujet avec l’échauffement : la mise en pratique des corps pour les personnages de Figaro et du Comte Almaviva. Après quelques exercices pour nous dynamiser, nous avons appris une des répliques de Figaro dans Le Barbier de Séville : « Aux vertus qu’on exige dans un domestique, votre excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’êtres valets ? » ce à quoi le Comte répond : «  Pas mal ». Le « pas mal » à la signification d’une réplique qui est bien prise par le Comte, elle ne va pas le vexer et il va plutôt être impressionné. Il est franc et non hypocrite. Nous devions dire la première réplique en Figaro à notre voisin qui devait la réceptionner en Comte puis la relancer à son voisin en Figaro et ainsi de suite. C’était un exercice d’articulation car outre le fait de devoir s’en souvenir, il faut aussi qu’elle soit compréhensible pour tous. Il nous permettait aussi de ce mettre dans un corps plus ou moins souple ou rigide selon le personnage. Mais n’étant pas très engagés corporellement nous avons eu le droit à une seconde réplique cette fois tirée du Mariage de Figaro : le comte dit : « Autrefois tu me disais tout », Figaro va répondre en disant « et maintenant je ne vous cache rien ». Ici, il y a eu beaucoup plus d’engagements corporels : le comte se baissait, tournait autour de Figaro, sautait sur son serviteur et n’essayait pas toujours de dominer Figaro, mais plutôt d’aller vers cette relation d’amis, quasi paternelle qu’il avait autrefois avec celui-ci.
Ensuite la réflexion suivante a été amenée : comment montrer des éléments de l’intrigue dans notre rendu final sans pour autant dévoiler toute la scène ? L’idée d’image serait la plus pertinente car nous pourrions y insérer le nombre d’éléments que nous voudrions. C’est donc avec l’exercice de la machine que nous avons commencer pour voir les éléments qui nous avaient le plus marqués sur Figaro. Le plus dur étant que tout le monde doit interagir avec une autre personne dans cette machine. La première chose qui m’est venue fut le mot « goujat », dont Bazille est gratifié lors de la première discussion entre Suzanne et Figaro. Pour Olga ce fut « God-dam », Sibylle la révérence du serviteur à son maître, Suzanne lorsqu’il mesure le plancher lors de la première scène du Mariage de figaro, alors que pour Anton c’était « je m’en presse dans rire de peur dans pleurer » du Barbier de Séville.
Puis ce fut un exercice d’improvisation avec des images qui s'enchaînaient pour différentes scènes selon nos choix. A chaque fois qu’un personnage entrait cela faisait bouger l’image pour en créer une autre. Le premier à passer était celui de Douglas-Suzanne-Elsa. Les scènes qu’ils ont prises étaient celles de Rosine avec la fenêtre. Ils ont choisi de mettre deux personnages sur le plateau et un dans les coursives pour symboliser le balcon de la comédie italienne. Petit problème celui qui est dans les coursives ne peut redescendre en deux secondes ce qui fait que cette proposition est positive car elle met le personnage important en hauteur pour symboliser son importance, mais l’acteur qui est là-haut ne peut pas redescendre pour jouer rapidement sur le plateau. Le groupe de Diana-Kérène-Tiephane-Anton quant à lui, a préféré nous montrer l’évolution du personnage de Figaro vis-à-vis du comte. La proposition qu’ils nous ont proposée était en ligne. Or il faut de façon générale favoriser la profondeur pour que cela puisse mieux parler et évoquer quelque chose au spectateur. De plus il faut aussi bien figer les images pour mieux comprendre les actions et les personnages qui sont sur le plateau.
Notre dernier exercice était de trouver comment présenter le personnage de Figaro au public. Pour pouvoir faire des propositions en plus gros groupes car, la semaine dernière nous étions seulement trois et cela nous avait bloqués, pour ce cours nous avons été mis par neuf. Le premier groupe a décidé de nous montrer les grands moments théâtraux de la vie de Figaro sous forme de frise chronologique. Sa naissance et son abandon, sa carrière de barbier ainsi que sa relation avec Suzanne et le comte. Ils nous montrent ici un aspect plutôt romanesque du personnage principal. Sa vie n’est qu’un enchaînement d’aventures ce qui nous ramène aux romans du XVIIIème siècle typique de l’époque de Beaumarchais (Cela renvoie au personnage romanesque du picaro né en Espagne au XVIe siècle). Pour le deuxième groupe, il s’agit plutôt de l’idée des marionnettes (Inspiration venant du voyage de l’atelier théâtre à Charleville-Mézières) qui a été matérialisée par des manivelles qu’un Figaro tournait dans le dos des autres personnages présents sur le plateau. Figaro était ici le « metteur en scène » à l’image de son géniteur : Beaumarchais. (De plus Beaumarchais disait qu’une part de son personnage principal était autobiographique). Le but final serait que chacun fasse Figaro, peut être même tous ensemble selon le texte qui sera appris.
Pour conclure, cette séance nous aura donc permis d’expérimenter différentes mises en scènes que nous voudrions réaliser pour notre future représentation concernant le personnage de Figaro. Ainsi qu’un travail sur le corps des différents personnages de l’œuvre de Beaumarchais. 
Pour cette séance du mardi 29 octobre, nous avons revu en premier lieu les trois pistes de réflexion que nous allons utiliser pour la réalisation de la présentation de notre travail : Figaro, un personnage en verve et en musique. Il s’agit de construire le personnage de Figaro, en utilisant les différents domaines du théâtre (marionnettes, danse, ombres chinoises …) et surtout d’insérer de la musique et plus particulièrement de l’opéra. Le gros problème ici est la gestion du temps car, il va falloir faire référence aux œuvres : Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro ainsi que Figaro divorce. Or, les trois pièces ne peuvent être jouées toutes ensemble les unes à la suite des autres. Il va donc falloir faire de grosses coupures dans les textes pour ne prendre que les moments les plus importants de sa vie. Elsa a alors proposé une idée très intéressante : Beaumarchais ayant été horloger, le spectacle commencerait sur un horloger qui remonterait le temps pour que le spectateur ait une vue d’ensemble sur la vie de Figaro. Ensuite nous avons décidé de mettre de la musique, en effet, certains d’entre nous jouent d’un instrument de musique, l’idée étant de les faire jouer sur scène : Apolline mettrait à profit le piano, Anton l’ocarina et peut-être le violon et Laure ainsi que Douglas la guitare.
Après avoir fait un entraînement : graduation rire/pleur et quelques exercices de concentration, nous avons continué la réflexion que nous avions commencée à la dernière séance, à savoir travailler sur les corps des personnages. Nous devions marcher dans l'espace et quand une personne s'arrêtait, elle devait incarner un personnage en prenant une posture et en ajoutant au nom du personnage des qualificatifs (noms, adjectifs). Nous avons pu voir que nous caractérisions le personnage de Bartholo comme si il était le Docteur dans la Commedia (« Pantalone » de la Commedia dell’arte). Le plus dur est d’exagérer les corps, de les rendre compréhensibles, sans pour autant tomber dans le burlesque et le ridicule. Le personnage qui nous intéressait le plus était tout de même Figaro car, tout le monde dans le groupe devra interpréter ce rôle au moins une fois. Les mots qui sont le plus revenus étaient : « valet éloquent » et « à votre service ». Un rôle moins important à toute fois été très bien caractérisé par Diana : celui de Fanchette avec sa phrase « Plus niaise tu meurs » qui était très juste. Cet exercice nous a permis de mieux nous représenter chacun des personnages de la pièce, ainsi qu’aux rôles que nous voulions interpréter.
Puis, Cécile et Manon nous ont présenté un arbre psychologique de Figaro que nous avons complété avec d’autres mots en discutant de ce personnage :

Fidèle
Eloquent
Malin sympathique Enthousiaste
Habile

Spirituel Ironique
FIGARO

Naïf
Insolent tempérament Vif

Sentimental

Comme nous n’allons pas seulement nous baser sur des pièces écrites sur papier pour monter notre pièce, nous avons ensuite regardé un extrait de l’opéra de Mozart inspiré de Figaro. C’était la scène où Figaro chante en nettoyant une paire de bottes appartenant au comte, elle correspond à la scène 2 de l’acte I dans Le Mariage de Figaro. Nous avons pu voir deux versions de cette même œuvre d’opéra. Lors de la première version, la relation maître-valet est très présente, notamment lorsque Figaro va jusqu’à cracher de façon brutale sur les bottes avant de les frotter. Les bottes sont la personnification du comte sur scène. Cette mise en scène fait le choix de replacer la pièce dans une époque avec l’utilisation de costumes et de décors typiques du XVIIIe siècle. Ils montrent bien la position de Figaro surtout avec l’escalier de bois qui fait penser au cagibi du domestique. Le chant apporte beaucoup de précision à la scène. Il est hargneux, agressif, et les répétitions martelées montrent bien l’état d’esprit du personnage. La deuxième version cependant nous montre beaucoup plus de violence de la part de Figaro, car il va jusqu’à donner des coups de pieds aux bottes, qui là aussi reste une personnification du comte. Il y aussi de l’impertinence et de l’ironie dans le ton qu’il donne à ses mots. Il nous donne une autre vision de la relation maître-valet du XVIIIe siècle lorsqu’il répète « Piano » (doucement) plusieurs fois pour que sa colère se calme. En effet, il ne pourrait jamais dire ces mots en face du comte car cela lui ferait perdre son travail et il pourrait même être tué pour son impertinence. Il faudra que l’on arrive à montrer aussi ce côté-là dans notre pièce.
Enfin, nous avons commencé à travailler sur le monologue de Figaro dans Le Mariage de Figaro. Nous avons réfléchi sur les coupes que nous allions effectuer dans le texte car nous ne pouvons reprendre un aussi gros monologue qui serait indigeste et pour le spectateur et pour l’acteur. Cela faisait mal au cœur pour certaines personnes de devoir couper des éléments du texte, mais cela était nécessaire.

Compte rendu de la semaine du 22 septembre

Apolline Gay et Cécile Gautier
TL
Synthèse des séances des 22 et 23 septembre 2015

22 septembre 2015

Dans un premier temps, nous avons commencé par nous échauffer. Deux par deux, nous nous sommes mutuellement dynamisé le corps, en tapotant, massant l’ensemble du corps de notre partenaire, dans le but de nous détendre, d’évacuer les tensions tout en échauffant notre corps. Pour optimiser notre concentration et notre écoute, nous avons ensuite choisi d’effectuer l’exercice de l’électricité : nous nous tenons par la main en cercle, pendant que l’un de nous fait circuler un « courant » par une pression sur la main de son voisin. Le courant doit être relayé par tout le groupe le plus rapidement possible. Marie-Pierre nous a ensuite proposé l’exercice d’ « un geste/un son », pour remédier à notre manque de dynamisme. Les uns à la suite des autres, nous devions effectuer un geste accompagné d’un son, d’une onomatopée, en enchaînant le tout le plus rapidement possible. Nous avons d’ailleurs pu remarquer que l’influence des autres était très importante dans cet exercice instinctif : il est souvent arrivé que plusieurs personnes effectuent un mouvement semblable à celui de la personne précédente : si l’un produisait un son effrayé en ayant un geste de recul, les autres reproduisaient généralement ce genre de réaction. Pour terminer, nous avons fait l’exercice du « cow-boy ». Toujours en cercle, mais avec un meneur au centre cette fois-ci, nous avons fait travailler à la fois notre concentration, notre écoute, notre dynamisme et même notre voix. En effet, Kerene, au centre, appelait l’un de nous, qui devait alors se baisser tandis que ses deux voisins se « tiraient » l’un sur l’autre – en brandissant nos bras l’un vers l’autre tout en criant « PAN ! » le plus rapidement possible. Cette fois-ci, nous avons même décidé d’éliminer au fur et à mesure les personnes les moins rapides, ou qui se trompaient. Pourtant, même si cela créait un enjeu bien plus motivant, nous n’avons pas choisi d’éliminer à nouveau en reproduisant l’exercice la semaine suivante ; notre but étant de nous dynamiser, les personnes qui étaient rapidement exclues du groupe ne pouvaient pas autant profiter de cet exercice.

Dans un second temps, afin de travailler encore davantage les rapports entre Figaro et les différents personnages qui l’entourent, Marie-Pierre nous a demandé de nous diviser en deux groupes et de créer deux lignes face à face. La moitié d’entre nous interprétait donc des Figaro, tandis que ceux d’en face incarnaient le Comte Almaviva. Successivement, les Figaro et les Comtes avançaient vers leur partenaire en transmettant une intention, à laquelle l’autre devait répondre avant d’en créer une nouvelle. Finalement, même si chaque couple proposait des scénarios variés, les intentions étaient semblables : un rapport de force entre le Comte et son valet. Mais ce rapport de force, que l’on pourrait attribuer au Comte qui semblait parfois dominer Figaro, était instable : ce dernier, grâce à des poses, des intentions que certains ont créé, renversait la supériorité du Comte, à l’instar de l’éloquence du valet dans son duel verbal dans Le Mariage. Nous avons poursuivi l’exercice en confrontant cette fois-ci une ligne de Figaro à une ligne de Suzanne. Les intentions créées étaient alors semblables pour certains à la scène d’ouverture du Mariage, que nous avions étudiée les semaines précédentes : des gestes de séduction, un jeu amoureux, et parfois, comme dans la scène évoquée, une tentative de refus de la part de Suzanne.

Enfin, nous avons travaillé sur des improvisations à partir d’une scène du Barbier de Séville, la scène 2 de l’acte I, au cours de laquelle le Comte – qui tente de se cacher de Bartholo – et Figaro se reconnaissent et se lancent dans une discussion plus ou moins amicale. En effet, nos improvisations ont révélé des interprétations très différentes de ces retrouvailles. Pour certains, Figaro et le Comte sont de vieux amis qui se retrouvent avec plaisir, comme par exemple l’ont montré Suzanne et Elsa – qui évoquaient leurs souvenirs communs –, ou Manon et Jean-Baptiste – ce dernier était un Figaro très conciliant qui n’hésitait pas à obéir au Comte sans savoir pourquoi il devait se cacher. Chez d’autres, une distance s’est installée entre le Comte et son ancien valet, qui lui est toujours inférieur, tels que dans l’impro de Séléna et Sibylle – le Comte, bien qu’amical, reste distant et préoccupé –, ou dans celle de Lorette et Justine – le Comte n’hésite pas à le rabaisser, à se moquer de Figaro, qui se vexe. Mais dans cette scène, Almaviva se cache, et se sert de Figaro pour ne pas attirer les soupçons ; c’est ce que l’on a pu retrouver dans l’improvisation de Camille et Cécile ; Figaro n’était qu’un outil pour le Comte, qui restait très distant. Enfin, d’autres groupes ont davantage caractérisé les personnages, tels qu’Apolline et Anton, qui se sont tournés vers des personnages clownesques, ou encore Diana et Laure, qui se sont rapprochées des types de Commedia dell’Arte. Dans l’ensemble, ces improvisations nous ont permis à la fois de découvrir un aspect de la relation entre Figaro et le Comte, bien avant que ce dernier ne convoite la fiancée de son valet, que nous ne connaissions pas forcément, mais aussi d’apporter des nuances à cette relation, qui a été interprétée de manière plutôt variée. Cela nous a en outre fait travailler sur Le Barbier de Séville, qui fait partie de notre corpus d’œuvres au même titre que Le Mariage, et Les Noces de Figaro.



23 septembre

Nous avons commencé la séance par un échauffement « à la Pierre », c'est-à-dire comme a pu nous l'enseigner le comédien Pierre Ficheux, que Suzanne a dirigé pour nous. Le fait de varier les échauffements permet de connaître un maximum de formes et d'exercices possibles, dans le but de préparer, à terme, celui de l'épreuve du baccalauréat.
Contrairement aux exercices que nous effectuons de manière plus habituelle, l'échauffement « à la Pierre » comporte des courses sur place et des exercices de coordination, qui sont couramment absents de nos échauffements au profit d'un réveil articulaire. Un exercice caractéristique de cet échauffement est par exemple celui de « la pomme ». Chacun pour soi, en étant stable sur ses pieds, nous devons attraper une pomme, ou un quelconque autre objet, à côté de nous, puis au-dessus, puis en-dessous, et à chaque fois avec chacune des mains. Cet exercice a pour mérite de faire travailler à la fois l'étirement du corps, puisque nous devons étendre le corps depuis les hanches pour attraper l'objet, la précision, puisqu'il s'agit d'un geste répétitif, ainsi que déjà l'imagination, puisque chacun doit visualiser de quel objet il s'agit, et montrer quel effet il produit, quel geste il nécessite pour être attrapé.
Après l'échauffement, un des groupes qui n'avait pas eu le temps de passer à la dernière séance sur l'improvisation de la scène de rencontre entre Figaro et le comte dans Le Barbier de Séville, a présenté son travail. Il s'agissait de Tiephane et Kerene, qui interprétaient respectivement le comte et Figaro. Cette improvisation montrait un Figaro très hâbleur et beau parleur, puisque Kerene le faisait parler à un public imaginaire devant lequel il chanterait. C'est donc ici aussi un Figaro assez sûr de lui, voire orgueilleux qui est présenté. L'arrivée du comte était même un dérangement pour ce Figaro. De plus, lorsque Tiephane en comte voulait contraindre Figaro de force à se cacher, cela a fait ressortir le fait que le Figaro proposé par Kerene était un homme indépendant et insoumis, qui refuse d'obéir à des ordres qu'il ne comprend pas. C'est un élément qui est ressorti particulièrement dans cette improvisation, et qu'on n'avait pas vu dans les présentations de la veille. Elle prenait par exemple le contrepied de la proposition de Manon et Jean-Baptiste, où ce dernier, en Figaro, acceptait tous les ordres du comte qui le contraignait à se cacher, montrant ainsi un Figaro particulièrement adaptable.
L'ensemble de ces improvisations, autour de la même scène, nous ont permis une nouvelle réflexion sur le personnage de Figaro, puisqu'il s'agissait d'une scène du Barbier, pièce que nous avons moins travaillée que Le Mariage. Cette scène permettait donc de faire ressortir de nouveaux aspects du personnage, d'autant que chaque proposition était différente. Par ailleurs, dans cette scène, Figaro raconte ses mésaventures, les différents métiers qu'il a exercés, et devient donc un personnage romanesque, peu habituel au théâtre. En effet, sa profondeur n'est pas commune, et, dans les faits, ce qui le démarque énormément des autres personnages, mais aussi des personnages de théâtre en général, c'est le fait qu'on en sache autant sur son passé, qu'il dévoile ici dans Le Barbier, comme il le fera à nouveau plus tard dans le grand monologue de l'acte V du Mariage. Nous en sommes venus à nous rendre compte que Figaro est un type de picaro, c'est-à-dire un homme de naissance modeste, qui vient du peuple, voire de la campagne, mais qui s'en sort en société, en apprenant par expérience, sans avoir d'éducation scolaire. Le picaro est un homme qui tient à sa liberté, et qui se caractérise également par son esprit rusé et malin. Figaro, au départ, est tout cela. Élevé par des brigands, il traverse la vie en essayant tous les métiers, et toujours avec un bon mot. Il est aussi finalement assez cultivé puisqu'il écrit des vers. D'ailleurs, le picaro apparaît au XVIe siècle avec le roman La Vida de Lazarillo de Tormes, qui est justement un roman espagnol. Or, Le Barbier et Le Mariage se déroulent en Espagne. Le dernier point qui pousse à dire que Figaro est un picaro, est simplement la sonorité de son nom : les voyelles sont les mêmes dans les deux cas, il n'y a qu'un pas de l'un à l'autre.
La spécificité du personnage de Figaro est justement qu'il apparaît dans plusieurs pièces, ce qui permet de lui définir une évolution. On peut constater ainsi un embourgeoisement de Figaro, qui commence dans Le Mariage, où il est déjà attaché à ce qui lui appartient, puisqu'il aspire à se stabiliser dans la vie maritale, installé définitivement au château d'Aguas-Frescas. Cet embourgeoisement sera ensuite mis en valeur par Ödön von Horváth, dans Figaro divorce, où Suzanne ne supporte pas de voir Figaro se complaire dans la vie étriquée de son salon de barbier qu'il a ouvert en Bavière.

Une fois aboutie cette réflexion autour de cet aspect du personnage de Figaro, nous avons visionné un extrait de l'opéra de Rossini Le Barbier de Séville. Il s'agissait du « Largo al factotum », c'est-à-dire l'entrée de Figaro, ici interprétée par Peter Mattei. Cette mise en scène mettait particulièrement en valeur l'aspect imposant, sûr de lui, opulent, mais aussi libertin de Figaro, libertinage qu'il reprochera au comte plus tard.



Sur ces images extraites de cette mise en scène, on voit ainsi Figaro véritablement indépendant et même maître des autres. Il est entouré de femmes qui l'admirent et qui semblent partager sa compagnie, puisqu'il les embrasse à tour de rôle. Sa boutique est certes ambulante, mais demeure néanmoins la fierté de Figaro, qui semble vivre dans un certain confort et bénéficie d'une renommée à travers la ville. C'est ce qui ressort ici.
Le travail théorique a aussi été abordé pendant la séance avec la présentation, par deux groupes, des préfaces du Barbier et du Mariage. Ce qui en est ressorti, c'est à la fois la colère de Beaumarchais, incompris de tous ceux qui critiquent ses pièces, qui ressort au travers du fait qu'il répond point par point aux attaques qu'on lui fait, mais également son ironie omniprésente, ce qui montre à quel point Figaro peut être vu comme un double de son auteur. D'ailleurs, Figaro a lui aussi écrit des pièces. C'est donc un personnage de porte-parole, de toute évidence.

Pour finir la séance, nous avons dû, par groupes, tenter de réfléchir à une forme pour le spectacle. En effet, puisque nous ne travaillons pas sur une seule pièce, mais sur trois, ainsi que deux opéras, la forme du spectacle doit être construite par nous-mêmes. Cela nous donne une grande liberté, mais aussi une certaine crainte. En effet, il s'agit à présent de mettre à l'épreuve toutes nos connaissances du personnage de Figaro, que nous avons passé du temps à préciser (travail qui n'est bien sûr jamais fini) pour le rendre de la manière la plus pertinente possible. Dans notre groupe, l'impulsion de départ à ce travail a été difficile, car nous avions justement cette crainte face à l'inconnu. Nous ne savions pas vraiment par quelle idée attaquer le problème. Peu à peu, cela s'est précisé. Nous avons pensé à une forme chorale pour ouvrir le spectacle. Un groupe important de plusieurs Figaro se trouverait sur scène, et un comte sur la coursive. Le comte lancerait la réplique du Barbier « Qui t'a donné une philosophie aussi gaie ? », ce à quoi le groupe de Figaro répondrait la fameuse réplique de « Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer ». Nous avons eu l'idée de débuter par cette réplique, parce qu'elle résume, selon nous, la philosophie de Figaro, et montre quelle ligne il a décidé de suivre tout au long de sa vie. Concrètement, nous avons pensé que cette phrase pourrait être reprise en écho par chacun des Figaro, qui représenterait un aspect du personnage, ou un âge différent. Nous avons également pensé que cette idée de différents Figaro pourrait être reprise plus tard dans le spectacle, où l'un des Figaro pourrait être influencé par tous les autres, situés par exemple sur la coursive, afin de bien les différencier, et qui agiraient comme une sorte de conscience du Figaro présent sur scène. Ce qu'on peut reprocher à notre travail, c'est justement un manque de concrétisation. En effet, nous n'avons pas pu montrer un travail au plateau à nos camarades, dans la mesure où notre proposition nécessitait un effectif plus important. Tout est donc resté très abstrait.
Un autre groupe, constitué de Justine, Jean-Baptiste, Anton et Elsa, a choisi une forme de réunion, où plusieurs Figaro débattaient de leur point de vue de chaque situation vécue et de chaque personnage. Ainsi, se confrontaient un Figaro double de Beaumarchais, qui interrogeait les autres sur leur identité, un Figaro vif, ironique et malin, un Figaro en colère, et un Figaro sentimental. Ils n'avaient par exemple pas la même vision du comte : lorsque le Figaro en colère se révolte contre lui, le sentimental rappelle qu'il reste un ami, et que la fidélité est importante. Cette proposition était intéressante dans la mesure où elle permettait de mettre en valeur des tensions internes au personnage, qui, ici, n'était pas en accord avec lui-même.
Le groupe de Laure, Lorette, Olga et Diana a ensuite choisi la forme d'un Figaro qui, au départ, serait un corps vide, symbolisé par Laure, nourri par ses caractéristiques psychologiques, trois entités représentées par les trois autres filles. Ainsi, dans chaque situation rencontrée par le personnage (face au comte, face à Suzanne...), les différentes facettes de la personnalité du personnage lui soufflaient des consignes d'agissement pour être maître de la situation. Cette proposition était à nouveau intéressante, puisque, là aussi, on a une introspection de Figaro et une sorte d'entrée dans son esprit où peuvent se heurter des caractéristiques contradictoires parfois : ainsi, si l'une préconisait l'emploi du langage, l'autre pouvait au contraire inciter Figaro à répondre de manière plus franche.
Enfin, le groupe de Kerene, Séléna, Tiephane et Océane a proposé un tableau, une image arrêtée, où Séléna et Tiephane, placées dos-à-dos, représentaient respectivement le Figaro du Barbier et celui du Mariage. Kerene était le comte face au Figaro de Séléna, et Océane était Suzanne, face à Tiephane. Ce qui était très intéressant dans cette proposition, c'est le fait que, lorsque les deux Figaro se retournaient, ils se retrouvaient face à face, ce qui a permis à tout le groupe d'imaginer que les deux Figaro de deux différentes époques pouvaient se juger l'un l'autre, sur ce qu'ils ont été (un homme peut-être léger), ou ce qu'ils sont devenus (un homme qui a perdu sa liberté).
On remarque que tous les groupes ont choisi de montrer un Figaro pluriel, dans l'âge ou dans le caractère. Nous avons tous trouvé pertinent de montrer plusieurs facettes du personnage. Dans les faits, ce choix est assez logique dans la mesure où définir les diverses caractéristiques de Figaro nous occupe depuis le début de l'année.

jeudi 1 octobre 2015

Répétitions et représentations

Répétitions : de 10h à 18h, les 14 et 21 novembre, les 12 et 13 décembre, les 9, 10, 16 et 17 janvier.
Représentations : générale le mardi 19 janvier, première le 20 janvier, représentations les 21 et 22 janvier.

Commentaire sur la préface du Barbier de Séville

Dans un premier temps, Beaumarchais souhaite et insiste pour que son lecteur soit dans les meilleures dispositions pour entamer la lecture du Barbier afin d’en apprécier pleinement l’ensemble. Il nous demande donc un certain état de concentration ainsi qu’une paix intérieure et extérieure « pour être homme amusable et indulgent ». Ainsi, si, en raison de différents aléas nous ne sommes pas aptes à la lecture, alors laissons l’ouvrage là pour nous tourner vers d’autres occupations. En effet ; «Quel charme aurait une production légère au milieu des plus noires vapeurs ? Et que vous importe en effet si Figaro le barbier s'est bien moqué de Bartholo le médecin, en aidant un rival à lui souffler sa maîtresse ? On rit peu de la gaieté d'autrui, quand on a de l'humeur pour son propre compte. ».

Différemment du temps où seul un public privilégié pouvait ouïr l’œuvre lue par Beaumarchais lui-même et où un triomphe assuré lui était réservé, le lecteur peut désormais avoir accès à l’œuvre de lui-même. De la sorte, Beaumarchais ne peut plus utiliser aucune tricherie dans sa lecture, le lecteur possède la pièce directement sans passer par l’auteur. D’où la remarque de notre dramaturge :
« C’est ma vertu toute nue que vous allez juger ».
Celui-ci se différencie par la suite de certains auteurs voulant s’attirer les faveurs de son public en l’appelant négligemment
« ami lecteur », « cher lecteur »… Il préfère un ton plus modeste puisque selon lui, ce n’est pas en brossant son auditoire dans le sens du poil qu’on réussirait à le séduire mais au contraire, seule la modestie de l’auteur pourrait inspirer un peu d’indulgence : « Ne trouvez donc pas étrange, monsieur, si, mesurant mon style à ma situation, je ne fais pas comme ces écrivains qui se donnent le ton de vous appeler négligemment lecteur, ami lecteur, cher lecteur, bénin ou benoît lecteur, ou de telle autre dénomination cavalière, je dirais même indécente, par laquelle ces imprudents essayent de se mettre au pair avec leur juge, et qui ne fait bien souvent que leur en attirer l'animadversion J'ai toujours vu que les airs ne séduisaient personne, et que le ton modeste d'un auteur pouvait seul inspirer un peu d'indulgence à son fier lecteur. »
Il rappelle ses œuvres précédentes, des drames, et fait semblant, ironiquement, de les regretter. « Eh ! quel écrivain en eut jamais plus besoin que moi ? Je voudrais le cacher en vain ; j'eus la faiblesse autrefois, monsieur, de vous présenter, en différents temps, deux tristes drames ; productions monstrueuses, comme on sait ! car entre la tragédie et la comédie, on n'ignore plus qu'il n'existe rien, c'est un point décidé, le maître l'a dit, l'école en retentit : et pour moi, j'en suis tellement convaincu que si je voulais aujourd'hui mettre au théâtre une mère éplorée, une épouse trahie, une sœur éperdue, un fils déshérité, pour les présenter décemment au public, je commencerais par leur supposer un beau royaume où ils auraient régné de leur mieux, vers l'un des archipels, ou dans tel autre coin du monde ; certain après cela que l'invraisemblance du roman, l'énormité des faits, l'enflure des caractères, le gigantesque des idées et la bouffissure du langage, loin de m'être imputés à reproche, assureraient encore mon succès.
Présenter des hommes d'une condition moyenne accablés et dans le malheur ! fi donc ! On ne doit jamais les montrer que bafoués. Les citoyens ridicules et les rois malheureux, voilà tout le théâtre existant et possible ; et je me le tiens pour dit, c'est fait, je ne veux plus quereller avec personne.
J'ai donc eu la faiblesse autrefois, monsieur, de faire des drames qui n'étaient pas du bon genre ; et je m'en repens beaucoup. »
Mais même sa comédie ne trouve pas grâce aux yeux du public :
« Aujourd'hui je fais glisser sous vos yeux une comédie fort gaie, que certains maîtres de goût n'estiment pas du bon ton ; et je ne m'en console point. »
Il en vient donc à imaginer un sixième acte au Barbier dans un élan fantasmagorique et crée la scène de reconnaissance entre Figaro, Bartholo et Marceline qui apparaîtra plus tard dans Le Mariage. Il démontre ainsi que la pièce aurait pu tourner au pathétique au lieu de rester dans sa simplicité comique.

Il nous explique ensuite que pour obtenir tous « les lauriers littéraires », il lui fallait ; d’une part sortir vainqueur du théâtre, de l’autre être approuvé par son lecteur et enfin être détruit par les journaux. Au moment de l’écriture de la préface, la première condition comme la dernière avaient été remplies (un journaliste l’ayant complètement lacéré dans le journal du Bouillon est cité directement), il ne lui manquait plus que l’approbation de son lecteur auquel il demande de le juger de la manière la plus objective possible.

Par la suite il décrit la suite de sa première représentation du Barbier qui fut un désastre et comment il s’est vu rejeté par tout le monde
(« Tels sont les hommes : avez-vous du succès, ils vous accueillent, vous portent, vous caressent, ils s’honorent de vous ; mais gardez de broncher : au moindre échec, ô mes amis, souvenez-vous qu’il n’est plus d’amis »). Cependant, la pièce en elle-même s’est empressée de désarmer ses critiques par l’enjouement de son caractère. A l’image de l’esprit de Beaumarchais : incorrigible : « comme un liège emplumé qui bondit sur la raquette, il s’élève, il retombe, égaye mes yeux, repart en l’air, y fait la roue et revient encore ». C’est de cette façon que, selon l’auteur, devrait se disputer la Critique, avec intelligence et agilité.

S’ensuit une analyse et une réponse des critiques du Bouillon par Beaumarchais :
« "La pièce, a-t-il [un critique] dit, n'a pas de plan."
Est-ce parce qu'il est trop simple qu'il échappe à la sagacité de ce critique adolescent ?
Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille ; un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même en fait sa femme à la barbe et dans la maison du tuteur. Voilà le fond, dont un eût pu faire, avec un égal succès, une tragédie, une comédie, un drame, un opéra, et caetera. L'Avare de Molière est-il autre chose ? le grand Mithridate est-il autre chose ? Le genre d'une pièce, comme celui de toute autre action, dépend moins du fond des choses que des caractères qui les mettent en oeuvre.
Quant à moi, ne voulant faire, sur ce plan, qu'une pièce amusante et sans fatigue, une espèce d'imbroille [imbroglio], il m'a suffi que le machiniste au lieu d'être un noir scélérat, fût un drôle de garçon, un homme insouciant, qui rit également du succès et de la chute de ses entreprises, pour que l'ouvrage, loin de tourner en drame sérieux, devînt une comédie fort gaie : et de cela seul que le tuteur est un peu moins sot que tous ceux qu'on trompe au théâtre, il est résulté beaucoup de mouvement dans la pièce, et surtout la nécessité d'y donner plus de ressort aux intrigants. »
...
« "La pièce est invraisemblable dans sa conduite", a dit encore le journaliste établi dans Bouillon avec approbation et privilège.
- Invraisemblable ? Examinons cela par plaisir.
Son Excellence M. le Comte Almaviva, dont j'ai, depuis longtemps, l'honneur d'être ami particulier, est un jeune seigneur, ou, pour mieux dire, était ; car l'âge et les grands emplois en ont fait depuis un homme fort grave, ainsi que je le suis devenu moi-même. Son Excellence était donc un jeune seigneur espagnol, vif, ardent, comme tous les amants de sa nation, que l'on croit froide et qui n'est que paresseuse.
Il s'était mis secrètement à la poursuite d'une belle personne qu'il avait entrevue à Madrid, et que son tuteur a bientôt ramenée au lieu de sa naissance. Un matin qu'il se promenait sous ses fenêtres à Séville, où, depuis huit jours, il cherchait à s'en faire remarquer, le hasard conduisit au même endroit Figaro le barbier. - Ah ! le hasard, dira mon critique : et si le hasard n'eût pas conduit ce jour-là le barbier dans cet endroit, que devenait la pièce ? - Elle eût commencé, mon frère, à quelque autre époque. - Impossible, puisque le tuteur, selon vous-même, épousait le lendemain. - Alors il n'y aurait pas eu de pièce ; ou, s'il y en avait eu, mon frère, elle aurait été différente. Une chose est-elle invraisemblable, parce qu'elle était possible autrement ?
Le hasard donc conduisit en ce même endroit Figaro le barbier, beau diseur, mauvais poète, hardi musicien, grand fringueneur de guitare, et jadis valet de chambre du Comte, établi dans Séville, y faisant avec succès des barbes, des romances et des mariages ; y maniant également le fer du phlébotome et le piston du pharmacien ; la terreur des maris, la coqueluche des femmes, et justement l'homme qu'il nous fallait. Et comme en toute recherche ce qu'on nomme passion n'est autre chose qu'un désir irrité par la contradiction, le jeune amant, qui n'eût peut-être eu qu'un goût de fantaisie pour cette beauté s'il l'eût rencontrée dans le monde, en devient amoureux parce qu'elle est enfermée, au point de faire l'impossible pour l'épouser. »
Enfin, il explique pourquoi il n'a pas suivi sa première idée de faire du Barbier un opéra :
« Pourquoi n'en avoir pas fait un opéra-comique ? [lui demande une dame] Ce fut, dit-on, votre première idée. La pièce est d'un genre à comporter de la musique.
- Je ne sais si elle est propre à la supporter, ou si je m'étais trompé d'abord en le supposant : mais, sans entrer dans les raisons qui m'ont fait changer d'avis, celle-ci, madame, répond à tout.
Notre musique dramatique ressemble trop encore à notre musique chansonnière, pour en attendre un véritable intérêt ou de la gaieté franche. Il faudra commencer à l'employer sérieusement au théâtre, quand on sentira bien qu'on ne doit y chanter que pour parler ; quand nos musiciens se rapprocheront de la nature, et surtout cesseront de s'imposer l'absurde loi de toujours revenir à la première partie d'un air après qu'ils en ont dit la seconde. Ce cruel radotage est la mort de l'intérêt, et dénote un vide insupportable dans les idées. »

Compte-rendu du mercredi 15 Septembre

Aujourd’hui, mardi 15 septembre, nous sommes arrivés en cours de théâtre juste après avoir mangé … Il nous fallait nous dynamiser pour éviter de rentrer en phase de digestion somnolente.
Nous avons alors formé notre habituel cercle (plus communément appelé « patate »), et commencé les échauffements dans, malheureusement, la plus grande des mollesses. Tout d’abord, nous nous sommes échauffé et étiré le corps (articulation, dos etc…) et ensuite nous avons entrepris de nous échauffer la voix. Nous avons donc fait le mythique exercice du « nuage » qui consiste à se masser les joues de façon circulaire tout en articulant le mot nuage ; ayant pour but de détendre les muscles de la mâchoire et toujours dans cette optique de réveiller nos muscles mandibulaires, nous avons enchaîné avec l’exercice« ba-be-bi-bo-bu ».
Ensuite, nous sommes passés au chant, peut-être dans l’espoir de découvrir des talents cachés car nous devrons chanter pour le prochain spectacle que nous présenterons sur Figaro. Mais le froid n’aidant pas, nos voix étaient enrouées (c’était mon cas). Mais nous avons tout de même chanté « Gratte-moi la puce que j’ai dans le dos » et « Zaoza », qui sont des gammes, pour monter respectivement dans les graves et dans les aigus.
Une fois l’échauffement terminé, les derniers groupes qui n’étaient pas passés hier sur une improvisation de la première scène du Mariage Figaro passèrent.
Une fois les improvisations terminées, Marie-Pierre nous a fait mettre tous alignés en fond de salle. Et nous devions, de façon volontaire, nous placer en avant-scène avec la démarche d’un personnage de la pièce du Mariage de Figaro et dire, toujours selon le personnage que l’on incarnait, ce que l’on pensait de Figaro. Ce qui était très amusant, car nous assistions donc à différentes interprétations d’un même personnage, et aussi instructif et intéressant car cet exercice nous permettait de voir si nous avions bien compris les enjeux des personnages, et leurs relations. J’étais pour ma part un peu perdue au début, et j’ai vu que je n’étais pas la seule, car comme toujours, une des questions que l’on se pose tous avant de passer en improvisation « Que vais-je faire ? » s’imposait dans nos têtes. C’est je pense un blocage que l’on a sûrement tous, car nous voulons trop planifier des improvisations qui sont censées être instinctives. Et nous devons nous débrider de ce côté-là car nous sommes quand même en Terminale et il faudrait que l’on y arrive mieux maintenant ! (Selon les dires du professeur responsable).
Ensuite nous avons été séparés en deux groupes et mis en ligne face-à-face. Un groupe représentait le Comte Almaviva et l’autre Figaro. Comme nous allions travailler sur la scène de confrontation entre le Comte et Figaro, nous devions travailler sur les attaques. Chacun leur tour, les Figaros et les Comtes attaquaient et répondaient. Nous devions donc paraître supérieur et puissant de façon corporelle et gutturale (oui car nous pouvions/devions pousser des cris si nécessaire). Ce qui était en soit un peu compliqué à faire sans tomber dans la parodie ou dans le clownesque : nous devons donc aussi nous « débrider » de ce côté-là. Une seule personne y est arrivée et s’en est même fait pleurer : Kerene. Elle s’est mise à pousser des cris et même à se frapper (on a tous eu mal pour elle) sans aucun problème.
Après ce moment haut en couleur, nous nous sommes mis en binômes et avons lu la scène de la confrontation chacun dans notre coin, avec intonations et gestes/déplacements qui allaient avec. C’était intéressant et amusant car pour ma part, j’étais avec Apolline et nous avons réussi à faire une lecture du texte tout en le jouant. Et de voir le ton de la scène monter était amusant car de partout dans la salle survenaient des répliques dites avec colère, ironie ou encore sarcasme.
Ensuite nous avons de nouveau fait un groupe de Figaros et un groupe de Comtes (selon ou non les personnages que nous venions d’interpréter lors de la lecture en binôme). Les Figaros étaient placés dans les gradins et les Comtes sur la scène. Nous devions suivre le texte, et chacun quand on le sentait, prendre la parole pour dire une réplique, nous pouvions parler plusieurs à la fois mais le but était aussi de s’écouter et de se laisser parler entre nous, de ne pas s’accaparer une longue réplique. Mais le but était aussi de sentir la puissance du texte et la puissance que les personnages prenaient, et nous l’avons plutôt bien compris car nous avons fini par parler tous ensemble, que dis-je, à hurler les répliques tant nous étions emportés par le texte. J’ai beaucoup aimé cet exercice car je l’ai trouvé excitant et j’ai aussi trouvé qu’il défoulait et ça fait du bien !
Nous avons refait l’exercice deux fois, mais dans d’autres tonalités. Une fois de manière ironique, et nous nous sommes rendus compte que nous avons perdu beaucoup d’énergie car nous (Les Figaros, mais de même pour les Comtes) attaquions de manière plus subtile, et donc moins brutale, moins directe. Nous l’avons refait une dernière fois avec un esprit désinvolte, ce qui nous a encore plus fait perdre notre reste d’énergie, car nous ne bougions plus voire plus du tout, sûrement parce que dans notre tête « désinvolte » rimait avec « paresse ».
Ensuite, toujours avec les mêmes groupes et la même scène, chaque groupe devait trouver une stratégie pour intimider l’adversaire, le faire fléchir. C’était assez intéressant de voir tous ces Comtes et tous ces Figaros se déplacer ensemble. Mais je l’avoue, la stratégie de mon groupe, les Comtes, qui était d’encercler les Figaros de manière froide et calme, était pour le coup beaucoup moins bien pensée que la stratégie qu’avait mise au point le groupe des Figaros. Cette dernière consistait à être d’abord éparpillés dans les gradins, puis, au son d’une de leur réplique, descendre et se rassembler. Cette stratégie était très bien trouvée car ils avaient choisi des phrases clés sur lesquelles ils avaient calé des réactions, surprenant notre groupe par surprise. Encore une fois, Figaro a été plus malin que le Conte.
Cet exercice fut donc très intéressant et utile car il nous a donné des idées pour la mise en scène de cette scène pour notre prochain spectacle.
Manon GERHARDT

Séance du 14 Septembre

Pour la séance du 14/09 nous avons commencé par un échauffement collectif. Comme à notre habitude, nous nous sommes mis en cercle, puis nous avons commencé par la respiration, qui est très importante, ensuite la tête, que nous avons étiré ainsi que la colonne vertébrale, les épaules, le bassin, les genoux, les chevilles. Toutes les articulations doivent être correctement échauffées car cela permet de se détendre, se concentrer et de se sentir mieux tout simplement. Après nous sommes passés à la voix, qui est un instrument très essentiel. Pour cela nous avons fait les syllabes, c'est-à-dire qu'une personne prononce toutes les syllabes accrochées à une consonne, puis nous répétons haut et fort, par exemple « da, de, di, do, du ». Nous avons fait aussi le « zaozaoza » qui permet d'échauffer toutes les palettes vocales puis dans le même genre d'exercice nous avons chanté la phrase « Aller au cinéma ». Après on a fait un « hi-a » pour nous dynamiser.
Nous avons ensuite écouté de la musique (l'ouverture de l'opéra de Mozart, tiré de la pièce de Beaumarchais, Les Noces de Figaro). En effet, il y a beaucoup de musique et de chant dans la pièce de Beaumarchais et nous avons réfléchi à ce que nous allions intégrer à notre spectacle. Nous avons d'abord marché sur la musique en essayant de suivre son rythme. Notre marche était soit très rythmée, soit plutôt lente dans les moments où la musique paraissait mystérieuse ou du moins plus sombre. Pour la deuxième écoute, nous devions davantage nous laisser guider par la musique. Certains se sont mis à danser, d'autres imaginaient une histoire. Pour ma part, je m'imaginais juste une personne qui marchait mais qui ne se sentait pas forcément à l'aise, voire stressée. A la 3ème écoute, on devait se mettre dans le corps d'un personnage de la pièce. C'était un exercice sur soi-même alors je me suis mise dans la peau de la comtesse qui est pour moi une femme loyale, en détresse, mais qui a un côté sombre car elle est quand même prête à beaucoup de choses pour arriver à coincer son mari. De plus, la musique pouvait nous faire penser aux grands bals royaux qui se faisaient à l'époque et la comtesse était donc dans son milieu. C'était donc un exercice qui permettait de réfléchir à notre futur spectacle, à connaître de mieux en mieux les personnages et à développer notre imagination.
Ensuite, nous avons fait des impros sur la première scène du Mariage. Nous pouvions choisir de transposer librement la scène ou de la jouer dans un code de jeu spécifique (clown, commedia...). J'ai remarqué que beaucoup d'entre nous avaient réactualisé la scène en la transposant à notre époque. Cela rendait le jeu beaucoup plus naturel et plus fluide comme pour Justine. C'est une scène qui peut donc se passer dans un couple de nos jours. Toutes les improvisations ont permis de voir différents aspects du personnage de Suzanne : autoritaire, qui ne se laisse pas marcher dessus, très amoureuse de Figaro... Pour le personnage de Figaro, soit il se faisait marcher sur les pieds par Suzanne, soit c'était le contraire. On a aussi vu un Figaro lâche au moment d'aller parler au comte ou au contraire déterminé. Enfin Figaro était souvent vu comme un « beauf », un personnage qui s'est embourgeoisé et qui a peu d'ambition. Nous avons réfléchi au caractère très moderne de ces interprétations qui ne correspondent pas forcément aux réalités du XVIIIè .