Suzanne
Didier TL
Pour
commencer cette seconde séance de spécialité théâtre en ce 8
septembre, nous avons effectué un exercice d’improvisation
individuel. Le principe était simple ; nous disposions d’un
pull qui se transformait en n’importe quel objet selon
l’imagination de chacun. Ainsi, il fallait mimer autour de cet
objet, sans le toucher, afin de faire deviner sa nature à nos
camarades.
L’objectif était multiple, bien entendu,
l’exercice permettait de développer l’imagination car, outre le
fait de devoir trouver un objet, il fallait pouvoir le visualiser
complètement, le rendre réel à ses yeux pour que les autres
croient à son existence. La difficulté était qu’on ne pouvait
utiliser le pull directement pour mimer son utilité, il fallait donc
créer tout un contexte autour. L’exercice nous permettait aussi de
jouer sur les ruptures de sentiments. En effet, dans la plupart, des
cas, l’objet en question permettait de faire apparaitre une
réaction, un sentiment, une sensation… Il était donc intéressant
de s’appesantir sur ce changement d’état. C’est d’ailleurs,
à mon sens, ce qui nous a posé le plus de problème puisque nous
avions du mal à prendre le temps de différencier nos émotions.
Cet exercice, plutôt agréable nous permit de reprendre nos
marques après ces deux mois de coupures. Cependant, on a pu
remarquer que le travail effectué l’an dernier laisse ses traces
puisque certains clowns sont ressortis lors de l’improvisation.
Le
groupe a pu ensuite entrer dans le vif du sujet,
c’est-à-dire ; Figaro. Après avoir remarqué la veille que
le synopsis n’était plus très clair pour la majorité d’entre
nous, nous avons divisé la petite troupe en 4 groupes afin de
recréer des impros sur les différents actes et nous les remettre en
tête. Chaque groupe avait un résumé d’un des actes et devait,
dans un premier temps, en résumer les actions, tout en essayant de
parler le moins possible. On pense souvent qu’une impro sans parole
est beaucoup plus dure vu que tout ce qu’on aurait pu faire passer
par la voix doit désormais passer par le corps. Cependant, dans un
cas pareil, la gestuelle est beaucoup plus importante sachant qu’elle
nous permet d’exagérer et de créer notre personnage. De plus, je
trouve que parler dans une impro basé sur un texte déjà écrit est
carrément plus compliqué…
Le but était aussi de nous
focaliser sur l’organisation scénique et trouver des premières
idées quant au décor. En effet, bien conscient que nos moyens au
lycée ne sont pas suffisants pour faire une reconstruction parfaite
du théâtre de Beaumarchais, nous partons plus sur quelque chose de
moins réaliste et de très ouvert. On a bien vu d’ailleurs qu’un
rien pouvait ouvrir beaucoup de possibilités quant au jeu. Comme
l’exercice précédent du pull ou comme, par exemple, le groupe de
Sibylle résumant le dernier acte utilisant un simple escabeau
(représentant les marronniers de la pièce originelle) pour à la
fois cacher Figaro et servir de promontoire pour le dialogue
Comte/Comtesse. Le groupe s’était organisé autour de ce seul
élément décoratif et pourtant la scène fonctionnait parfaitement.
A partir du moment où le comédien y croit et installe une illusion
réaliste, le spectateur y croira.
Après observation de tous
les groupes, il s’est avéré que le personnage de Figaro était le
moins facile à cerner. Contrairement aux autres protagonistes
auxquels nous avons réussi à attacher différents corps et quelques
caractéristiques, celui de Figaro est tellement complexe et innovant
pour l’époque que nous avons du mal à le rattacher à quelque
chose… Certains le voient comme étant plutôt vif et tendu comme
celui d’Apolline et d’Elsa tandis que Sibylle le conçoit plus
dans l’élément eau, c’est-à-dire assez souple.
Par
la suite, tous les groupes sont repassés afin d’ajouter la parole
aux impros. Comme je l’avais ajouté plus haut, j’ai trouvé cet
exercice plus difficile que le précédent car, ayant connaissance de
la pièce, comment recréer des dialogues écrits par Beaumarchais au
XVIII é siècle avec nos propres mots ?! Bien que nous n’ayons
pas eu le temps d’approfondir puisque la fin du cours sonnait, nous
avons pu remarquer que la parole permettait à certain d’accentuer
leur personnage, ainsi, le Bazile de Lorette fonctionnait 2 fois plus
lorsqu’il s’exprimait verbalement. D’autres comme Apolline,
Cécile, Diana et Laure utilisaient des onomatopées pour la scène
grotesque du procès, ce qui fonctionnait aussi à merveille !
Bref,
cette séance nous a donc permis de reprendre nos habitudes tout en
réapprenant les bases du sujet. De même les premières
interrogations quant à notre projet Figaro furent posées, autant
sur le décor que sur le jeu des personnages eux-mêmes.